Stephanie Schrempft, Hélène Baysson, Clément Graindorge, Nick Pullen, Munire Hagose, María-Eugenia Zaballa, Martin A. Preisig, Mayssam Nehme, Idris Guessous et Silvia Stringhini, pour le groupe d’étude Specchio-COVID19.
Biopsychosocial risk factors for subjective cognitive decline among older adults during the COVID-19 pandemic: a population-based study, Public Health, Juin 2024, doi: 10.1016/j.puhe.2024.05.025
  
Résumé
  
Objectifs: Des préoccupations ont été soulevées quant à l'impact de la pandémie de COVID-19 et des mesures prises pour la contenir, sur la santé cognitive des personnes âgées. Nous avons donc examiné la prévalence du déclin cognitif subjectif (DCS), ses facteurs de risque associés ainsi que ses conséquences sur la santé, chez les personnes âgées sans démence, deux ans après le début de la pandémie, en Suisse.
  
Conception: Étude de cohorte basée sur la population.
  
Méthodes: La prévalence du DCS a été estimée à l'aide d'un questionnaire sur les plaintes cognitives, soumis à des adultes âgés de 65 ans et plus, entre juin et septembre 2022 (cohorte Specchio-COVID19, N = 1414), et comparée aux valeurs prépandémiques de 2014 à 2018 (cohorte CoLaus|PsyCoLaus, N = 1181). Les facteurs de risque associés et les conséquences sur la santé ont été évalués en utilisant des régressions logistiques et/ou linéaires.
  
Résultats: La prévalence du DCS en 2022 (18,9 % [IC à 95 %, 16,2–21,9]) était comparable aux niveaux prépandémiques de 2014 à 2018 (19,5 % [17,2–22,1]). Les facteurs de risque incluaient des risques déjà documentés et établis relatifs à la démence, notamment des problèmes de santé, certains comportements de santé et des symptômes dépressifs. Les facteurs de risque comprenaient également l'auto-déclaration de post-COVID, la perception d’une détérioration de la santé mentale depuis le début de la pandémie, une participation moins fréquente aux espaces de sociabilité et une augmentation de la solitude. De son côté, le DCS était associé à une moins bonne performance cognitive, des difficultés à réaliser certaines activités de la vie quotidienne, un risque accru de chutes et une dégradation du bien-être, lors du suivi à un an.
  
Conclusions: Bien que la prévalence globale du DCS en 2022 soit comparable aux niveaux prépandémiques, nous avons identifié plusieurs facteurs de risque liés à la pandémie qui lui sont associés, incluant la perception d’une détérioration de la santé mentale et un isolement accru depuis le début de la pandémie. Ces résultats soulignent l'importance des stratégies de promotion de la santé mentale pour réduire les plaintes cognitives et prévenir le déclin cognitif.
  
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