La matinée scientifique de l’étude SEROCoV-KIDS ouvrait le 9 octobre dernier une réflexion en commun autour de l’impact et de l’avenir des cohortes populationnelles d’enfants et d’adolescent-es, en Suisse et au-delà. Multidisciplinaire, elle rassemblait à la Maison de l’enfance et de l’adolescence l’ensemble des co-investigateur-ices et chercheur-se-s de l’étude SEROCoV-KIDS, la Dre Marie-Aline Charles, directrice de l’Etude Longitudinale Française depuis l’Enfance (ELFE) et directrice de recherche à l'INSERM, en France, des soignant-es des Hôpitaux universitaires de Genève, ainsi que plusieurs représentant-es d’institutions cantonales en charge de la santé et de la jeunesse.
  
« Comprendre les enfants d’aujourd’hui pour anticiper le bien-être des citoyen-nes de demain » : ce message résume à la fois les objectifs et le potentiel de l’étude SEROCoV-KIDS. Première cohorte suisse dédiée aux enfants et adolescent-es, SEROCoV-KIDS vise à évaluer les conséquences directes et indirectes de la pandémie de COVID-19 depuis sa création à l’automne 2021, mais également à surveiller au cours du temps la santé et le bien-être d’un échantillon représentatif composé de plus de 2200 enfants et adolescent-es du canton de Genève. 

     
Premiers résultats
Pre Silvia Stringhini, co-investigatrice principale de cette étude, Dre Roxane Dumont et Dre Elsa Lorthe ont présenté les premiers résultats suite à trois années d’étude, dont certains sont déjà publiés dans des revues scientifiques et relayés dans les médias. La présence de la Dre Marie-Aline Charles a ouvert une perspective comparative inspirante à l’échelle internationale, rappelant l’importance de la recherche épidémiologique menée et documentée dès la petite enfance.
  
En évaluant les apports, les limites et les potentialités des cohortes populationnelles, un panel de discussion multidisciplinaire a mis en avant la nécessité d’approches collaboratives pour agir et anticiper les défis pour l’environnement, la santé et le bien-être physique et mental des générations futures. Les échanges ont souligné l’importance de renforcer la recherche pour les populations d’enfants et d’adolescent-es moins visibles ou plus à risque, tels que les filles, les jeunes issues milieux socio-économiques défavorisés ou encore appartenant à la communauté LGBTQ+.
  
Enfin, une approche qualitative par les enquêtes et récits de vie des personnes participant aux cohortes populationnelles apparait un outil complémentaire précieux, non seulement comme méthode d’approfondissement des données, mais pour valoriser et restituer vers la société l’expérience de la population. In fine, l’objectif est d’offrir une vision représentative de l’expérience des populations (minoritaires ou non) en matière de santé et de leurs besoins.
  
Une richesse pour le futur
Outil clé pour la promotion et la prévention de la santé des jeunes, SEROCoV_KIDS est aussi la première biobanque pédiatrique en Suisse. Bien qu’il manque de données prépandémiques sur les enfants et les adolescent-es, ces données recueillies au début de la pandémie de COVID-19 au moyen de sérologies viennent compléter et enrichir trente années de surveillance de la santé de la population adulte du canton depuis 1993, réalisées grâce à l’étude Bus Santé.
  
Ainsi, SEROCoV-KIDS offre aujourd’hui une base de données épidémiologiques unique pour observer et surveiller l’occurrence et la propagation des risques et de futures maladies. C’est un outil exceptionnel à la disposition des chercheuses et chercheurs, encourageant la recherche transversale au niveau suisse et international pour les années à venir.
  
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